Elyane 
          Gérome, "Catherine Loth. Comme un chorégraphe", 
          Lyon, Le Progrès, mardi 1er avril 1986
        Le 
          document est abîmé par la colle qui a traversé le 
          papier. Je crains qu'il n'y ait rien à faire pour le sauver
          (la transcription fait suite au fac-similé)
      
       
        Catherine 
          Loth
          Comme un chorégraphe
        Méticuleuse, 
          presque maniaque elle inventa les ouvrages dune jeune fille 
          recluse. Aujourdhui elle occupe les murs de la galerie de 
          lAlma avec de grandes silhouettes faites de pâte à 
          papier, qui ne sont pas des sculptures, plutôt des reliefs sur 
          lesquels des traces de peinture jouent un rôle important.
          Ses bonnes femmes naissent de silhouettes en contre-jour 
          que C.D. Friedrich a beaucoup utilisées dans ses tableaux ; 
          il renouait lui-même [avec ?] la tradition populaire allemande 
          des scènes découpées dans du papier noir. Une façon 
          pour Catherine Loth de retrouver ses racines allemandes. mais cest 
          aussi un élément de réflexion sur lespace 
          pictural, sur les différentes possibilités de vision. 
          Ainsi en les sortant dun contexte pictural qui nexiste pas 
          dans la réalité, Catherine Loth est-elle obligée 
          de peindre, à grands gestes, les silhouettes de ses bonnes 
          femmes.
          Dans une pâte à papier quelle fabrique elle-même, 
          elle fait naître la silhouette en la déchirant, au fur 
          et à mesure du séchage. Elle utilise le hasard et joue 
          sur une sorte dâpreté du contour. Ses uvres 
          ont toujours un double aspect qui relie des contraires : la spontanéité 
          à la précision, une certaine brutalité à 
          une grande élégance. Le rôle de la peinture est 
          primordial ; elle dirige le regard sur une partie du corps, va 
          souligner un geste ou, en le contrariant, créer une tension, 
          une véritable dynamique. Alors Catherine Loth, comme un chorégraphe, 
          crée son propre espace par le mouvement.
        Elyane 
          Gérôme, Lyon, Le Progrès, mardi 1er avril 
          1986